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Sciatique, cruralgie : se soigner en ostéopathie ?

Photo du rédacteur: damien martinezdamien martinez


Un matin on se lève et là patatras, le drame. Impossible de poser le pied à terre. La douleur prend tout l’arrière de la jambe… « Mince!!! J’ai une sciatique… »

Voilà un petit article pour comprendre la sciatique et surtout savoir comment ne pas la supporter pendant plusieurs semaines quand cela peut être évité.



Quelques définitions pour commencer


La racine nerveuse


Notre colonne vertébrale contient la moelle épinière, sorte de conduit électrique central qui contient tous les câbles nécessaires au fonctionnement électrique de notre corps. Elle est composée de 7 vertèbres cervicales 12 dorsales, 5 lombaires, le sacrum (5 vertèbres soudées) et le coccyx. Le corps, très bien organisé, va entre chaque vertèbre permettre l’émergence d’une sortie nerveuse à droite comme à gauche de la colonne vertébrale : la racine nerveuse. Entre le crâne et la première cervicale C1, entre C1 et C2 la racine C2, et ainsi de suite jusqu’à la racine sacrée terminale S5. Elles définissent des métamères nerveux, en analogie à un immeuble : 1 métamère = 1 étage.


Le disque intervertébral


Entre chaque vertèbre, se trouve une sorte de coussin (comme un boudin pneumatique). Il joue le rôle d’amortisseur entre ces des vertèbres. C’est le disque intervertébral. Il est composé d’une partie fibreuse et d’un noyau central. A force de sollicitation, il peut soit s’aplatir et/ ou se déformer (discopathie dégénérative), soit laisser un fin passage à tout ou partie du noyau, qui cherchant la sortie, fini par former une hernie : la fameuse hernie discale.


La sciatique et la cruralgie


La sciatique correspond à l’atteinte (de diverse façon possible) d’une racine nerveuse particulière, en l’occurrence la 5eme racine lombaire L5 ou étage L5-S1 (entre L5 et S1).

La cruralgie correspond à l’atteinte de l’étage du dessus L4-L5.



Les causes de sciatique ?


Au fil des années, j’ai pu analyser de nombreux cas de sciatique et on distingue plusieurs types de causes d’apparitions de ces douleurs nerveuses.


  1. La plus connue mais pas toujours la plus courante : la hernie discale.

  2. L’inflammation locale (des structures périarticulaires) qui finit par inflammer le nerf lui-même (une sorte de névrite).

  3. La compression du nerfs sur son trajet par un muscle, un blocage articulaire ou une structure ligamentaire : le point de conflit nerveux. Ça sent la sciatique, ça ressemble à une sciatique mais ce n’en est pas une.

  4. Un cas à part, la douleur sur la chaine musculaire : le trajet des chaines musculaires et des nerfs se veut similaire. Dans certains cas cette douleur de sciatique n’est donc pas nerveuse mais musculaire c’est la sciatalgie. Elle résulte bien souvent de blocages à distance qui mettent en tension les muscles.

  5. la douleur projetée : de temps en temps si un organe est hyperactif (intestins, utérus, stérilet, rein, vessie,…). Il peut alors déclencher des sciatiques ou des cruralgies. Il projette une douleur sur ces zones.



Est-ce vraiment une sciatique?


Alors comment savoir si votre sciatique en est vraiment une ? Ces informations sont là pour vous guider mais nécessitent d’être confirmées par une consultation d’un ostéopathe ou d’un médecin.


Les trajets sont bien définis :


  • sciatique : douleur partant de l’arrière de la fesse longeant l’arrière de la cuisse et irradiant sur le coté extérieur du mollet jusque dans le pied ;

  • cruralgie : douleur dans le pli de l’aine irradiant l’avant de la cuisse jusqu’au genou.


Des tests et des constats simples permettent d’aiguiller le diagnostic même si quelques fois les tableaux cliniques varient.


Les signes nerveux (on en distingue 2 types) :


  • les paresthésies (plus connues sous le terme « fourmis ») ;

  • les paralysies : impotences fonctionnelles du muscle. Il se contracte sans jamais se relâcher (paralysie spastique) ou ne se contracte plus du tout (paralysie flasque).


Les paresthésies apparaissent le plus souvent en premier, suivi par des douleurs ressemblant à des décharges électriques, et des paralysies dans les cas les plus avancés.


Les signes mécaniques dans les cas de sciatique (ou cruralgie) par hernie :


  • la douleur est continue quelque soit la position ;

  • cette douleur (décharge électrique ou « fourmis ») augmente lorsqu’on marche en avançant ou en reculant la jambe douloureuse sans même poser le pied par terre ;

  • lorsqu’on va à la selle et que l’on pousse on retrouve des décharges dans la jambe ou des paresthésies.

  • quand il est impossible de se tenir droit sur une chaise car l’appui des 2 fesses entraine la compression du nerf sciatique (ou crural) par la hernie. Littéralement on se tord de douleur.


Enfin des tests simples permettent de savoir si oui ou non le nerf est pincé ou non. Votre ostéopathe se fera un devoir et un plaisir de contrôler cela afin de savoir si il peut vous traiter immédiatement ou à posteriori.


Que faire de ses douleurs ?


Tout d’abord, consultez. L’ostéopathe est un choix parfait car il saura vous dire si il y a suspicion d’une hernie ou non et pourra vous faire gagner du temps si ce n’est pas le cas.

Si les doutes de hernies sont dissipés, l’ostéopathe va pouvoir lentement et doucement décomprimer la zone en contrainte localement et surtout à distance. N’oublions pas que le disque ne s’abime pas seul en général et que la posture est très importante à ce sujet.


En revanche, le médecin, si quelques suspicions sont soulevées pourra alors vous faire passer les examens confirmant ou infirmant la suspicion de hernie comprimant le nerf. De plus, il saura donner un traitement médicamenteux (anti inflammatoires en comprimés ou par infiltration) qui aidera à diminuer l’inflammation du nerf et les douleurs (grâce aux antalgiques). Conjointement à un traitement ostéopathique visant à diminuer la compression nerveuse, les résultats seront plus rapides.


la sciatique par hernie discale


Quand la hernie n’est pas trop grosse ou ne comprime pas de façon trop importante le nerf, il suffit parfois de décomprimer la zone lésée par des techniques ostéopathiques douces. L’inflammation sera moins importante au fil des jours et la douleur diminuera. Le traitement anti-inflammatoire sera également essentiel à la gestion des douleurs résiduelles les jours suivant. Nombreux sont les patients ayant des hernies discales mais qui n’ont pas de douleurs ni d’épisodes de sciatiques. La hernie ne peut être que circonstancielle et non systématiquement une cause.


Si la hernie est trop grosse, le nerf peut être lésé ou trop comprimé, on retrouve souvent en association aux paresthésies un paralysie. Un avis chirurgical est alors parfois nécessaire en l’absence de résultat tant sur le plan médical qu’ostéopathique.


Remarque : une hernie, constituée majoritairement d’eau, à tendance à se résorber spontanément dans les 6 à 18 mois suivant son apparition. L’association ostéopathie et anti inflammatoires suffit souvent. Si la hernie est trop grosse, la présence ou non d’une paralysie sera déterminante dans le choix d’opérer.


La sciatique ou la cruralgie liée à une inflammation de la zone lombaire

L’inflammation peut être liée à divers facteurs (disques, os ou muscles). Les phénomènes que le corps met en place dans ces cas là, ne se limitent pas à la zone touchée. Il va y avoir un effet tache d’huile de l’inflammation. Le nerf à proximité pourra être touché et présentera à son tour des signes d’inflammation. Il convient alors d’utiliser l’ostéopathie pour diminuer la cause de l’inflammation pour sa part mécanique, puis conjointement de faire éventuellement appel à votre médecin pour vous donner le traitement médical adapté. Les résultats seront très rapides.


La sciatalgie ou la cruralgie mécanique ou le point de conflit


Comme énoncé plus haut, la sciatique peut quelques fois ressembler à douleur résultant de la compression du nerf sans en être. Elle nait de tensions sur les chaines musculaires mais n’est pas une sciatique. Votre ostéopathe a pour rôle de trouver l’origine de ces tensions afin de limiter le phénomène douloureux. Dans ces cas, les résultats sont quasi immédiats (quelques heures à quelques jours pour une disparition totale de la douleur) et la gêne diminue très sensiblement dans les jours suivant le traitement. Quelques fois en complément, des médicament peuvent être prescrits. Enfin si la chaine musculaire est contractée depuis longtemps, les kinésithérapeutes, une fois la cause pleinement traitée par l’ostéopathe, sont extrêmement efficaces pour maintenir la zone en décontraction.


La sciatique d’origine viscérale


Tous les organes du bas ventre innervés par la zone lombaire peuvent envoyer, par erreur, une information nerveuse parasite qui se projettera sur  le trajet du nerf sciatique ou crural selon les cas. On parle de douleurs projetées. Les causes sont alors très variées :


  • un utérus rétro-versé (positionné vers l’arrière) ou latéro-fléchi (positionné sur un coté) ;

  • une vessie trop basse ;

  • un rein en souffrance fonctionnelle (non pathologique) ou suite à une maladie ( infection,…) ;

  • un intestin inflammé par une pathologie récurrente (maladie de Crohn, sigmoïdite, colites spasmodiques,…) ;

  • une infection alimentaire ;

  • une prostate inflammée ;

  • etc.


Enfin dans certains cas, des muscles recouvrant le nerf sciatique et ayant la même innervation que ces organes (notamment l’utérus) pourront se contracter par erreur, entrainant une compression du nerf sur son trajet et déclenchant ainsi des sciatiques ou cruralgies.


L’ostéopathe saura déceler ce genre de problématique et vous aviser des conseils nécessaires au retour à la normale de la situation. Il peut également libérer les éventuelles tensions qui pourraient gêner le fonctionnement ou la récupération du dit organe (stérilet, malposition, tension, etc.).


le cas particulier du stérilet


Souvent quand les conclusions viennent à mener vers le stérilet la seule solution est de l’enlever. Mais pourquoi le stérilet peut il être source de sciatique et ou cruralgie ?


Si l’utérus est mal positionné ce dernier va déjà entraîner des tractions sur le bassin et le dos par l’intermédiaire des ligaments qui le soutiennent. On verra apparaitre dans ces cas là des tensions voire des blocages en regard du bassin et / ou des lombaires. Si on rajoute en son sein un stérilet, qui même bien posé  augmente ces tractions, les symptômes n’en seront qu’augmentés.


De plus, certaines personnes peuvent réagir aux matériaux constituant le stérilet (le cuivre notamment) . Il en découlera possiblement une inflammation qui pourra concerner également les nerfs à proximité.


Enfin, l’innervation de l’utérus est la même que celle d’un muscle de la fesse qui passe au dessus du nerf sciatique. Si l’utérus envoi des signaux parasites sur la voie de retour nerveuse ou déclenche une réaction inflammatoire, certains messages vont être interprétés par ce muscle comme une demande de contraction. Cela entraine ainsi une compression du nerf sur son trajet et une  possible sciatique. Un relâchement de ce dernier soulagera immédiatement la douleur dans sa majorité.


Quelles solutions alors ? Faire retirer le stérilet si il est symptomatique même malgré une excellente position, ou le faire replacer. En effet, il peut  quelques fois simplement être décalé par rapport à son placement normal. 


Et après alors, vais-je refaire un épisode?


Les causes mêmes des sciatiques et cruralgies sont tellement variées qu’il serait absurde d’affirmer que vous ne referez jamais de sciatique. Mais, souvent, un contrôle occasionnel par un bilan ostéopathique  préventif permet d’éviter le retour des causes.

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